De plus en plus les travailleurs sociaux éprouvent le besoin de prendre conscience de l'évolution de l'action sociale à travers la diversité des époques et des sociétés. En réponse à cette demande, un jeune sociologue présente un ensemble de textes clés, pour une part de caractère historique, mais, dans leur majorité, d'orientation résolument contemporaine.
Ainsi, à partir des formes anciennes du travail social en France et dans le monde, cet ouvrage aborde la question, aujourd'hui si souvent évoquée, de la productivité du travail social et de son évolution. Par la suite, tous les grands aspects de ce travail sont envisagés : les valeurs définissenent sa finalité, les populations à accompagner, les conduites professionnelles et les incertitudes actuelles de la formation. La présence des travailleurs sociaux et de leurs interlocuteurs devait, en fin de compte, se trouver confrontée avec l'évolution des sociétés.
On a pu, parfois, considérer que les sociologues n'acceptent de donner du travail social d'hier et d'aujourd'hui que des images critiques destinées à culpabiliser et à dévaloriser les professions sociales et éducatives.
Ce livre ne s'associe aucunement à une telle approche extérieurre et trop systématiquement agressive. Les textes essentiels qu'ils réunit démontrent, au contraire, que les structures d'assistance sont universelles et incarnent une part durable des grandes formes de réciprocité sociale. De même, la marge de liberté du travail social face aux contraintes très réelles de structures, des pouvoirs et des obstacles matériels, apparaît dans sa signification créative. Anisi, ce livre offre-t-il à ses lecteurs des sources irremplaçables d'information et de réflexion et, en fin de compte, de raisons d'espérer.
Le "Roman" de l'enfance inadaptée est largement enseigné dans les écoles d'éducateurs et diffusé auprès du grand public par le biais des associations fondatrices des établissements et services spécialisés.
Tout irait bien en matière de rééducation si une incontrôlable progression des effectifs, si le malaise chronique des travailleurs sociaux et si l'étonante distribution des équipements, quelquefois analysée en terme de quadrillage, ne répandaient le doute sur la haute mission de réintégration et de prévention de tout ce secteur.
Quel réseau institutionnel, quels groupes socio professionnels, quels intérêts ont marqués et marquent encore de telles pratiques sociales ?
L'ouvrage de Michel CHAUVIERE met à jour l'action " du paternalisme nauséeux" de Vichy, du corporatisme remis à l'honneur et de la technicisation des problèmes sociaux dans la création des institutions de l'enfance inadaptée, il étudie cet héritage dans les années de l'immédiat après-guerre, durant lesquelles le dispositif va se développer et surtout se verroullier.
"L'efficace des années quarante", qui complète la présente édition, permet à l'auteur de répondre aux vives controverses qu'a suscitées, la thèse générale de ce livre et d'élargir son propos jusqu'à l'actualité des politiques sociales.
CHAPITRE I - Tour d'horizon préalable
1) Le domaine de l'adolescence
2) Une exploration récente et difficile
CHAPITRE II - Premiers itinéraires
1) L'élan du corps
2) L'élan du coeur
CHAPITRE III - Perspectives nouvelles
1) L'affirmation du moi
2) L'éveil de la pensée personnelle
CHAPITRE IV - L'appel des valeurs de vie
CONCLUSION - La mission de l'adolescence
Ce titre doit s'entendre : Révolte contre les Faux-Pères.
Dès 1968, Gérard MENDEL annonçait ainsi la fin de la société patriarcale, tuée par la révolution industrielle et marchande. Il ne peut plus y avoir de Père.
Dès lors commence le difficile recouvrement par l'individu du pouvoir que, par culpabilité et sous la pression des forces sociales dominantes, il a délégué depuis les débuts de l'Histoire à un Père social, religieux puis laïque.
" Voici une bio-psycho-sociologie de l'inconscient qui a les dimensions puissantes d'une épopée. L'armée dont elle décrit le geste, c'est l'humanité tout entière, du palèolithique à mai 1968, luttant pour se libérer de l'anxiété archaÏque et de la culpabilité primitive. Les héros, ce sont les Hitler et les Staline, plus souvent que les Prométhée "(Dr M. GOUREVITCH)
La révolte contre le Père jetait ainsi les bases de la sociopsychanalyse dont, de La crise des générations (1969) et pour décoloniser l'enfant (1971) jusqu'à pour une autre Société (1975) et La Chasse structurale (1977), le projet allait progressivement se préciser.
" Dans l'horizon de la psychanalyse et du marxisme, cette tentative est sans doute une des plus riches d'avenir, l'une des plus passionnantes aussi " (Jean-Michel PALMIER).
Une introduction à la sociopsychanalyse
L'éducation est politique.
La culture véhicule l'idéologie dominante.
L'école sert les intérêts de la classe sociale qui détient le puovoir.
Ces trois idées reviennent de plus en plus souvent dans les écrits politiques et pédagogiques contemporains.
Comment un projet pédagogique apparemment humaniste et apolitique peut-il véhiculer une édéologie de classe et servir les intérêts de la bourgeoisie ?
Comment l'idéologie bourgeoise parvient-elle à imprégnier les conceptions culturelles, la représentation de l'enfance et les pratiques scolaires ?
Comment s'articulent pédagogie et idéologie ?
Telles sont les questions fondamentales abordées dans ce livre.
Réalités sociale et processus idéologiques dans la théorie de l'éducation.
Les problèmes politiques sont les problèmes de tout le mode ; les problèmes de tout le monde sont des problèmes politiques.
La famille, telle que nous la connaissons aujourd'hui, est le résultat, sans doute provisoire, de trois siècles de mise au pas de la société par l'État.
L'action des pouvoirs publics se traduit dès le dix-septième siècle par l'élimination de toutes les formes de vie qui ne s'organisent pas autour du modèle familial. En utilisant les enfants, tantôt comme prétextes, tantôt comme otages, les oeuvres philanthropiques, puis les servicers sociaux mènent une guerre ininterrompue au familles irrégulières.
Mais le modèle familial, si pauvre qu'il soit, ne constitue-t-il pas désormais un obstacle à la gestion directe de la société par l'État ? Comme tel, n'est-il pas voué à son tour à l'extermination ?
Depuis septembre dernier des voix inaccoutumées se font entendre sur Europe N° 1 : celles des enfants et des adolescents de 8 à 17 ans qu'on a jamais l'habitute d'écouter. En général sur les ondes ce sont les adultes qui parlent pur eux, mineurs de 18 ans à qui la loi en France ne reconnaît aucun droit, surtout pas le droit de parler. Sue Europe un éducateur, Bertrand BOULIN, et deux journalistes, Jean-Michel DESJEUNES et PhilippeALFONSI leur ont donné pour la première fois la possibilité de s'exprimer librement sur tous les sujets sur lesquels on parlait à leur place : la famille, l'école, la sexualité, la drogue, le divorce des parents, les fugues, etc. ET lis ont parlé et quand les enfants parlent ça fait du bruit. Les uns ont crié leur désespoir, les autres ont raconté leurs expériences et leurs joies.
Et l'on s'est aperçu que les enfants avaient quelque chose à dire, quelque chose à nous dire, chose inouïe dans une société où l'on parle si souvent de l'enfance pour mieux l'ignorer et en étouffer l'esprit.
Et l'on s'est aperçu que les enfants sont soumis à l'autorité absolue de leurs parents, professeurs, juges, qu'on les dit irresponsables (mais à partir de 13 ans ils sont pénalement responsables, contradiction de la loi !), qu'ils sont ballotés entre les parents en cas de divorce, placés contre leur gré, etc.
Ces milliers de témoignages ont donnés l'idée aux réalisateurs de l'émission de rédiger un projet de Charte des Enfants et de le soumettre aux autorités administratives, aux législateurs.
Ce livre est fait de trois parties : 1° les témoignages les plus significatifs d'enfants et d'adolescents (et aussi d'adultes et d'éducateurs), parole étrange bouleversante, incroyable. 2° le projet de Charte des Enfants. 3° est une réflexion des auteurs et en particulier de Bertrand BOULIN sur l'ennui et le désespoir des enfants, qui ne comprennent plus la signification de leur vie et adoptent des conduites marginales.
Un document original, à méditer et qui ne peut laisser aucun adulte indifférent.
Les mères ont une histoire, même si jusqu'à présent les historiens ne se sont guère occupés d'elles. A de rares exceptions près - Blanche de Castille ou Marie de Médicis - les mères appartenaient à la vie quotidienne, à l'intimité familiale : elles n'étaient pas dans l'histoire. Mais, de nos jours, la vie privée tombe par grands pans, dans le domaine de l'historien, la condition maternelle également. D'où l'importance et l'intérêt de ce livre, au moment où l'institution familiale connaît une crise décisive d'adaptation et où les mères entrent dans un nouvel âge de leur histoire.
Le droit de vote dès l'âge de 12 ans, la lutte entre les classes d'âge relayant et complétant la lutts entre les classes sociales, le conflit dans l'individu et entre l'individu et la société reconnu comme inéluctable et devenant le nouveau consensus social, l'enfance comme état spécifique au même titre que l'état adulte et se prolongeant la vie durant chez l'adulte, la désoccultation des projections et idéalisations diverses, le recouvrement par l'individu des pouvoirs délégués du fait de la culpabilité et de l'exploitation économique aux Grands et à l'Etat.
Voilà ce que l'auteur de la Révolte contre le père et de la Crise de Générations nomme l'utopie réaliste d'une révolution pédagogique dont l'Institution scolaire serait le lieu d'apprentissage.
Réaliste, car il lui paraît que sous l' <<eau dormante >> de la stagnation politique actuelle une lutte de vitesse est engagée entre de telles novations et un retour en force des Dictatures.
Le consensus social traditionnel, fondé sur l'Autorité, se désagrège. Le releiera un consensus fondé sur la force nue et policière de l'Etat ou bien, pour l'auteur de cet essai, un consensus fondé sur l'institutionnalisation du conflit à tous les niveaux, non plus lutte à mort mais jeu sans fin d'antagonismes eux-mêmes évolutifs.
Sociopsychanalyse de l'autorité