Au catalogue des idées neuves qui hantent une Europe languissante : le père. Il est partout, dans les films, dans les squares, dans les livres, dans les têtes.
Laminé par vingt ans de féminisme, de contraception, de chute des idoles et de montée des divorces, le patriarche défait tenterait un retour à la lumière par la revendication d'une précense et d'une tendresse qu'on ne lui connaissait guère. Il faut s'adapter. S'adapter à cette famille qui s'éffrite dans le théâtre étroit des appartements minuscules. Apprendre à regarder, à écouter, à caresser. Apprendre à apprendre... le biberon comme l'informatique.
Le fils est là qui attend. Il l'à si bien descendu, son géniteur, que la révolte n'a presque plus lieu d'être. Alors, le fils recherche le père.
Face à face, ils s'observent : tu joues à la nounou, je m'y habitue, dit le jeune. Je me suis transformé et je me prends à t'aimer tel que tu es, répond le vieux.
Réfractaires à une norme trop douce qui proscrirait, comme en Suède, affrontements et coups, conscients de leur identité à côté du clan des mères et de sfilles, mais sans effroi maintenant face aux secrets du gynécée, le père et le fils inventent, sans en avoir l'air, une virilité moins bancale.
Les statuts du commandeur et du rebelle se fissurent.
Place aux hommes de demain.
Les savoirs essentiels pour réussir l'enfance de la vie.
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